mardi 14 juillet 2009
Un portrait
Je ne suis pas belle. Je suis un fantasme d'une profonde laideur. J'incarne l'obscur de la raison, l'antithèse de l'esthète. Sans formes, sans grâces, ni même de couleurs. Je fais peur, j'harponne les mièvreries et distille du venin, le vent est mon allié. J'ai des cauchemars à vendre et du rêve à étouffer. Je vous regarde, nus et sans armes, petits vers frémissants de vie. Je mange, je digère et recycle vos peurs arides. Je suis le monstre sous le lit, ombres de chine sur les murs, la fièvre et la divagation. Je bois à la santé de ces voiles trompeurs, de ces masques séduisants, de ces faux semblants cachés dans le mystère. J'écrase les failles ou plutôt, je les écarte jusqu'à les rompre. Je casse les fondations, les piliers pour regarder voler la matière en éclats. J'étrangle tout ce qui respire, j'aspire les souffles de vie, les battements de coeur s'arrêtent sur mon passage. Je suis le néant, la mort, fin de tout. Je suis l'espace vide, et l'aiguille de la montre qui se bloque. Absolu et volubile, je n'accroche rien, nulle part. Je suis la perfection de l'impalpable.
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